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2006 - EPICENTRE - Antoine Lejolivet



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du 01/06 au 16/06/06 de 15h à 19h

Vernissage le jeudi 01/06 à 18h30 Finissage vendredi 16 juin 2006 à partir de 18H

le site d'antoine Ici

Les traces visuelles laissées par les hommes se révèlent directement à nous par le regard que nous portons surelles. Ce sont des arrêts du temps qui nous sont livrés, des états de faits, des actions, des épreuves, des pensées, des imaginaires … des traces figées, des images arrêtées pour que paradoxalement nous puissions les revoir à d’autres moments.

Les images que laisse apparaître Antoine Lejolivet à travers ses photographies, ses installations, ne s’arrêtent pas à un temps donné pour pouvoir être revues ensuite. Ce sont des images visibles dans certaines conditions. Des images, non pas de phénomènes, mais plutôt des images phénoménologiques dans le sens où ce qui se passe entre l’image et ce qui la compose crée un langage propre à elle même et en fonction de son comportement physique inhérent. C’est la révélation de quelque chose produit par autre chose, souvent par une « matière immatérielle », par ce qui est invisible de prime abord, la lumière ou l’absence de lumière.

Comme dans cette performance lors d’un vernissage, où 300 verres de gin tonic offerts aux spectateurs, dessinaient une image que lorsque la lumière changeait, le contenu des verres devenait phosphorescent et leur dissémination dans la salle permettait d’imaginer une galaxie, une ville la nuit, un espace futuriste noir et ponctué de tâches bleues.

Nous sentons bien que ce qui intéresse Antoine Lejolivet, c’est d’être à l’écoute de ce que pourrait dire une matière à une autre. Comme s’il ambitionnait d’accéder au langage hermétique des objets entre eux. C’est peut-être pour ça que la représentation humaine est rare dans ses travaux et c’est aussi ce qui change dans la photographie la main qui évoque celle de Lascaux ; sauf qu’ici il n’agit pas de langage entre l’Homme et l’image. La main n’est pas la projection d’Antoine Lejolivet, elle est telle qu’elle se révèle « circonstanciellement » et temporellement. Tout est là depuis toujours mais disposé autrement. C’est la transformation ininterrompue des choses, leurs déplacements. La quantité de matière qui se réorganise selon des évènements qui reconfigurent l’emplacement ainsi que le rôle d’une chose envers l’autre.

Il y a ce que nous voyons, ce qui fait partie de notre espace-temps et ce qui ne se révèle pas à notre condition humaine limitée par nos horizons. Les artistes comme les scientifiques surfent sur ces horizons pour, de temps en temps, apercevoir à travers des brèches, des singularités qu’ils mettent en évidence. Ils nous livrent alors des phénomènes jusqu’alors inimaginables que l’on met du temps à intégrer dans notre perception du monde et qui en plus se modifie à chaque instant.

Le travail qu’Antoine Lejolivet veut réaliser : The Big Crunch, avec toutes les décorations de Noël d’une ville, est un projet fou. L’apriori serait que les décorations lumineuses (étoiles, étoiles filantes, lunes, spirales…) dispersées dans une grande ville soient comme le reflet, le miroir parallèle au cosmos et qu’il suffirait de tout amonceler en un endroit pour observer un univers qui se rétracte et ainsi recréer les conditions du chaos, d’une projection dans le Trou noir.

L’observation de certains phénomènes scientifiques s’inscrit au départ, chez Antoine Lejolivet, dans une logique scientifique qui tente de comprendre l’organisation des objets du Monde, leurs ressemblances ou leurs intemporalités. Plastiquement il restitue une expérience visuelle qui est comme un double du réel, une maquette qui permet d’appréhender les impressions ou avoir les réactions du réel qu’il évoque. Pour cela il utilise fréquemment des espaces clos (caisson, tunnel, grotte, boîte), sans doute pour mieux marquer les limites du champ à observer.

Dans certaines photographies d’Antoine Lejolivet, on retrouve très tôt la présence de motifs de tapisserie, carrelage ou autres. Les prises de vues sont faites de manière à bouleverser notre appréhension spatiale ; en nous mettant en situation méditative, elles proposent un lieu où des formes répétitives, selon leurs positions, se répondent et nous incluent dans leurs débats. Ces trompes l’œils photographique révèlent l’intérêt d’Antoine pour les motifs répétitifs. Plus récemment, dans la série « les masques », il crée ses propres tapisseries, comme dans Espaces courbes, construite avec des prises RCA et jacks s’entremêlant pour créer un motif qui ponctuellement est retourné de façon aléatoire. Ces interférences font apparaître plusieurs masques, invoquant différents points de vue. Terminator & Back to the futur, autres tapisseries de la même série, nous transportent aussi dans une à une infinité de possibilités

Tout est donc là, il n’y aurait qu’à réorganiser les choses, à changer leurs rapports entre elles. Comme un langage qui utiliserait les mêmes mots, mais avec d’autres articulations. « Son atelier est le monde, la matière crée ses possibilités et le temps relativise ». C’est comme inventer un nouveau pronom pour conjuguer, en dehors de ce que nous savons, la possibilité de nouvelles configurations permettant, même si c’est utopique, de mieux comprendre le monde cosmologique.
F.Guerrero

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