Home « Archives 1992-2022 « Archives 1998 «
1998 - Cherchez l’erreur - Les Pisseuses
13/02 au 15/02/1998 : “Cherchez l’erreur”, Les Pisseuses
Les Pisseuses posent au Faubourg
Entre provocation et réflexion, parfois très crue... : (Photo DNA-Yves Dieffenbacher) Quatre jeunes plasticiennes issues des Arts Décoratifs. Nom de code : les Pisseuses. Entre provocation drôlatique et réflexion écorchée sur la féminité. Exposition très secrète au Faubourg. L'aventure avait commencé il y a trois ans. Textes et dessins mélangés, des graffiti tracés à la craie apparaissent sur les murs de Strasbourg. « Un jour je serai très fatiguée », avertissait l'un d'eux. Datés et signés, ils se posaient en intervention soft, puisqu'immédiatement effaçables. « D'ailleurs beaucoup d'entre eux ne dépassaient pas la nuit », remarquent leurs auteurs. Adeptes des incursions sauvages et des opérations de détournement, on vit ensuite les Pisseuses glisser des dessins originaux dans les livres des bouquinistes du Quai aux livres, briser des colliers de perles à St'Art, distribuer des bons points aux visiteurs de l'exposition des diplômes des Arts Décoratifs ou encore défiler dans les rues de Strasbourg, avec une imposante statue de Jeanne d'Arc, pour protester contre la venue du Front National.
La femme, son corps...
Leurs champs d'intervention sont multiples : le couloir d'un appartement, les murs de la ville, des espaces alternatifs -le Rhinocéros, le Faubourg...- voire la biennale de Lyon. Et l'univers intime de la correspondance. Car l'activité épistolière est intense chez les Pisseuses. « On a un fichier de 200 personnes. » Que ce soit l'intimité de leur courrier -sous forme de lettres, dessins, photos- ou des échanges avec des personnes externes au groupe, il y a chaque fois pour elles un matériau à exploiter, de la vie à mettre en scène, des interrogations à formuler, sur l'identité féminine, la sexualité, le rapport à l'Autre, exprimés parfois de manière très crue. On pourrait les croire féministes, mais les Pisseuses récusent le qualificatif. « Il y a dans notre démarche des questions sur la femme, son corps, son regard sur l'homme et le regard de l'homme sur elle, mais cela n'est pas de l'ordre de la revendication, ni de l'exclusion du masculin. » La preuve : elles viennent d'emménager dans un nouvel atelier qu'elles partagent avec trois amis. « On insiste bien : il s'agit d'amis, et non pas d'amies... » Chacune développe son propre travail indépendamment du groupe. « Mais lorsque nous opérons en tant que Pisseuses, c'est le collectif qui prime ». C'est la raison pour laquelle elles se refusent à faire apparaître alors leur nom. Elles ne dévoilent pas non plus leur intervention-éclair (trois jours d'exposition seulement) au Faubourg, mystérieusement intitulée Cherchez l'erreur : « Pour ne pas gâcher l'effet de surprise... »
SH DNA
Les Pisseuses posent au Faubourg
Entre provocation et réflexion, parfois très crue... : (Photo DNA-Yves Dieffenbacher) Quatre jeunes plasticiennes issues des Arts Décoratifs. Nom de code : les Pisseuses. Entre provocation drôlatique et réflexion écorchée sur la féminité. Exposition très secrète au Faubourg. L'aventure avait commencé il y a trois ans. Textes et dessins mélangés, des graffiti tracés à la craie apparaissent sur les murs de Strasbourg. « Un jour je serai très fatiguée », avertissait l'un d'eux. Datés et signés, ils se posaient en intervention soft, puisqu'immédiatement effaçables. « D'ailleurs beaucoup d'entre eux ne dépassaient pas la nuit », remarquent leurs auteurs. Adeptes des incursions sauvages et des opérations de détournement, on vit ensuite les Pisseuses glisser des dessins originaux dans les livres des bouquinistes du Quai aux livres, briser des colliers de perles à St'Art, distribuer des bons points aux visiteurs de l'exposition des diplômes des Arts Décoratifs ou encore défiler dans les rues de Strasbourg, avec une imposante statue de Jeanne d'Arc, pour protester contre la venue du Front National.
La femme, son corps...
Leurs champs d'intervention sont multiples : le couloir d'un appartement, les murs de la ville, des espaces alternatifs -le Rhinocéros, le Faubourg...- voire la biennale de Lyon. Et l'univers intime de la correspondance. Car l'activité épistolière est intense chez les Pisseuses. « On a un fichier de 200 personnes. » Que ce soit l'intimité de leur courrier -sous forme de lettres, dessins, photos- ou des échanges avec des personnes externes au groupe, il y a chaque fois pour elles un matériau à exploiter, de la vie à mettre en scène, des interrogations à formuler, sur l'identité féminine, la sexualité, le rapport à l'Autre, exprimés parfois de manière très crue. On pourrait les croire féministes, mais les Pisseuses récusent le qualificatif. « Il y a dans notre démarche des questions sur la femme, son corps, son regard sur l'homme et le regard de l'homme sur elle, mais cela n'est pas de l'ordre de la revendication, ni de l'exclusion du masculin. » La preuve : elles viennent d'emménager dans un nouvel atelier qu'elles partagent avec trois amis. « On insiste bien : il s'agit d'amis, et non pas d'amies... » Chacune développe son propre travail indépendamment du groupe. « Mais lorsque nous opérons en tant que Pisseuses, c'est le collectif qui prime ». C'est la raison pour laquelle elles se refusent à faire apparaître alors leur nom. Elles ne dévoilent pas non plus leur intervention-éclair (trois jours d'exposition seulement) au Faubourg, mystérieusement intitulée Cherchez l'erreur : « Pour ne pas gâcher l'effet de surprise... »
SH DNA