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2003 - Peut-être même que tous mes pas perdus me mèneront à ta rencontre - Till Roeskens
Till Roeskens & Marion Turba - exposition / performances
Rien de plus précis n'a été établi : résidus photographiques d'actions dans l'espace public, Tübingen/Paris 2001/2002
Observation des passants, avis de recherche affichés sur les murs, transformation d'un fragment de réel en fiction à reconstruire
Croisée des chemins
Des voyages dans le lointain passé de chacun aux errances quotidiennes dans la ville : les traces et les mots recueillis par Marion Turbat et Till Roeskens lors d'un atelier proposé aux usagers du Centre d'Hébergement Fritz Kiener à Strasbourg
Peut-être même
Promenade quotidienne d'une heure sans autre but que peut-être celui d'aller « à ta rencontre »
C'était un jour de
Par petites annonces, et aussi par la présente, je cherche votre histoire, vos témoignages. C'est quoi une rencontre ?
Trois performances parlées
Vendredi 21 novembre à 21 heures, dans le cadre des 1001 nuits 21 h 00 : Till R. raconte ses voyages et ceux des autres, petite conférence-diaporama relatant un voyage vers nulle part. 21 h 30 : Till R. présente ses photographies. 22 h 00 : Comment aller chez Krimhilde, où il vous sera expliqué à votre tour comment vous perdre le plus possible.
avec le soutien de la DRAC Alsace et de la Ville de Strasbourg
Till érige l'errance en art
Till Roeskens, quand la rencontre dans sa banalité devient de l'art.(Photo DNA-Franck Delhomme) Till Roeskens, artiste strasbourgeois d'origine allemande, présentera quelques performances le 21 novembre dans le cadre des « 1 001 nuits ». Avec Till, l'art et le dépaysement sont sur le pas de la porte. Till Roeskens a l'allure d'un doux rêveur. Ses silences précèdent toujours des paroles pesées, mesurées, où perce une pointe d'accent allemand. Ancien des Arts Déco, 29 ans au compteur, il a bourlingué d'Allemagne en France, en passant par l'Italie, Israël et les pays arabes. Avant de poser ses bagages à Strasbourg et de se contenter de voyages imaginaires ou plus proches. Car chez lui, l'art s'ancre dans le quotidien. « La question est comment voyager et faire voyager tout en restant sur place où il y a des choses à faire. » Till choisit donc de faire de l'art « une chose très immédiate », « dans un contact direct avec le public ». Vendredi soir, dès 21 h, le jeune artiste prend ses quartiers au Syndicat Potentiel (13 rue des Couples). Il emmène les volontaires dans une « connaissance du monde » assez particulière. Décorum très sérieux, rétroprojecteur et conférencier à l'allure hiératique. Sauf que...
« Des petites histoires se dégagent »
« Je suis devant le public, à côté d'un écran et je fais une conférence comme les grands voyageurs en font à leur retour. Mais c'est décalé parce que je suis parti en stop. J'ai pris une photo de l'endroit où le conducteur m'a déposé. » Till raconte ainsi à son auditoire, « très sèchement » - presque cliniquement - un instant de vie lié à une rencontre. « C'est toujours un moment particulier de partager la route avec quelqu'un qu'on ne connaît pas. » On flirte donc avec l'humour. En tout cas avec le surréalisme et la poésie. Dans sa deuxième performance, l'artiste présente ses photographies au public. Il se tient suffisamment éloigné des premiers rangs pour que les spectateurs ne puissent discerner le sujet des clichés. « Je dois donc raconter ce qu'il y a dessus, explique Till. Comme ça, des petites histoires se dégagent. » La troisième et dernière performance s'intitule bizarrement « Comment aller chez Krimhilde ? ». L'artiste y fournit rigoureusement l'itinéraire pour se rendre dans une petite friterie au sud de Kehl. « J'explique aux gens comment se perdre le plus possible en partant de la gare de Strasbourg. J'explique un chemin comme si tout le monde savait pourquoi il veut aller là-bas. » L'alchimie fonctionne. On se perd dans l'imaginaire du quotidien. Surtout, on s'aperçoit que du très banal peut émerger l'inattendu. Pour s'en convaincre, il suffira de déguster une gaufre, vendredi soir, entre deux interventions de l'artiste. Et de jeter un coup d'oeil à tout ce qu'il expose au Syndicat Potentiel. En particulier ce travail formidable mené avec des usagers du foyer de la rue Fritz-Kiener : cartographie de leurs errances dans les rues de la ville, dalles sérigraphiées reprenant leurs « moments existentiels », portraits en situation dans l'espace urbain... Sans oublier cette obsession de la rencontre, résumée en historiettes ou en annonces incongrues, placardées sur les murs comme autant d'ex-voto des temps modernes.
DT DNA