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30 juin 2011 20h30 - Après le 14 janvier - Un film de Donya Feki, Lou Galopa, et Tomislav Jancar
« Après le 14 janvier »
Un film de Donya Feki, Lou Galopa, et Tomislav Jancar
Projection le 30 juin 2011 à 20h30
au Syndicat Potentiel
« C’est pas encore fini, la révolution, c’est pas encore fini… » Deux mois après les évènements, la Tunisie vit dans une effervescence mesurée. Elle vient de traverser des moments d’une force inouïe, le soulèvement populaire, la découverte des tirs de snipers sur la foule, l’euphorie, la peur, et puis l’impensable, le 14 janvier : Ben Ali est parti… Depuis, le quotidien a repris le dessus, mais couve une période toujours très incertaine et nerveuse.
« Après le 14 janvier » propose une déambulation, fin mars 2011, dans quelques lieux évidents ou moins évidents de la révolution, de la grande avenue Habib Bourguiba, à Tunis, théâtre des principaux affrontements de la capitale, à la zone industrielle de Thyna, à Sfax, où le phosphate de Gafsa est traité. A Sidi Bou Saïd, symbole de l’imagerie tunisienne du jasmin et de la douceur de vivre – et où toutes les familles proches du pouvoir possèdent une villa –, un monde fou aux terrasses de cafés, mais pas un touriste. Des nuées de vendeurs ambulants au pied des remparts de Sfax… avant un arrêté municipal qui conduira à l’immolation de l’un d’entre eux…
Dans le spectacle des rues, le fil des conversations simples, comment s’écrit le bouleversement en cours ? Les circuits habituels de l’information et du renseignement avaient échoué à le voir venir alors qu’il était bien là. Pouvons-nous en percevoir quelque chose, sans autres moyens qu’une mini-caméra et un enregistreur ? Et avec pour contrainte le cadre d’un voyage en visite à une famille de Sfax ? L’opportunité était de toute façon trop belle, et toute nouvelle, de faire un tournage sauvage en Tunisie, de regarder et d’écouter sans l’assistance sourcilleuse de la police de la communication.
Dans un pays où les médias étaient consacrés exclusivement et outrageusement à la louange du président, où il était hors de question de se rassembler sauf dans le cadre familial, où on s’interdisait de parler, sauf peut-être avec une personne de confiance à l’abri dans une voiture, désormais, on parle. « Après le 14 janvier » cherche à suivre, sans toujours comprendre leur profondeur, les petits mots qui se répètent, les positionnements, interrogatifs ou stéréotypés, les récits en cours d’élaboration de l’histoire récente. Ils sont faits de football, des discours de Kadhafi sur les rythmes de Shakira, des méfaits des « RCD », partisans de l’ancien parti au pouvoir, de retournements de sens extrêmement poétiques, et de prise de pouvoir par les individus.
Un film de Donya Feki, Lou Galopa, et Tomislav Jancar
Projection le 30 juin 2011 à 20h30
au Syndicat Potentiel
« C’est pas encore fini, la révolution, c’est pas encore fini… » Deux mois après les évènements, la Tunisie vit dans une effervescence mesurée. Elle vient de traverser des moments d’une force inouïe, le soulèvement populaire, la découverte des tirs de snipers sur la foule, l’euphorie, la peur, et puis l’impensable, le 14 janvier : Ben Ali est parti… Depuis, le quotidien a repris le dessus, mais couve une période toujours très incertaine et nerveuse.
« Après le 14 janvier » propose une déambulation, fin mars 2011, dans quelques lieux évidents ou moins évidents de la révolution, de la grande avenue Habib Bourguiba, à Tunis, théâtre des principaux affrontements de la capitale, à la zone industrielle de Thyna, à Sfax, où le phosphate de Gafsa est traité. A Sidi Bou Saïd, symbole de l’imagerie tunisienne du jasmin et de la douceur de vivre – et où toutes les familles proches du pouvoir possèdent une villa –, un monde fou aux terrasses de cafés, mais pas un touriste. Des nuées de vendeurs ambulants au pied des remparts de Sfax… avant un arrêté municipal qui conduira à l’immolation de l’un d’entre eux…
Dans le spectacle des rues, le fil des conversations simples, comment s’écrit le bouleversement en cours ? Les circuits habituels de l’information et du renseignement avaient échoué à le voir venir alors qu’il était bien là. Pouvons-nous en percevoir quelque chose, sans autres moyens qu’une mini-caméra et un enregistreur ? Et avec pour contrainte le cadre d’un voyage en visite à une famille de Sfax ? L’opportunité était de toute façon trop belle, et toute nouvelle, de faire un tournage sauvage en Tunisie, de regarder et d’écouter sans l’assistance sourcilleuse de la police de la communication.
Dans un pays où les médias étaient consacrés exclusivement et outrageusement à la louange du président, où il était hors de question de se rassembler sauf dans le cadre familial, où on s’interdisait de parler, sauf peut-être avec une personne de confiance à l’abri dans une voiture, désormais, on parle. « Après le 14 janvier » cherche à suivre, sans toujours comprendre leur profondeur, les petits mots qui se répètent, les positionnements, interrogatifs ou stéréotypés, les récits en cours d’élaboration de l’histoire récente. Ils sont faits de football, des discours de Kadhafi sur les rythmes de Shakira, des méfaits des « RCD », partisans de l’ancien parti au pouvoir, de retournements de sens extrêmement poétiques, et de prise de pouvoir par les individus.